« Pourquoi acceptez-vous de rester un objet ? » François : que vous répondre ?
Dans une contrée lointaine, lors de ma prime enfance.
Etait-ce en Sierra Leone ou alors au Benin ?
Tellement de transhumances, je ne sais plus très bien.
La blessure est profonde, elle hante mes pensées.
Mam, j’étais si petite mais jamais oublié.
Que de mon petit bonheur, vous m’avez amputée.
Ce tout petit objet pour vous si inutile, lâchement abandonné.
Adultes sans cervelle...
Un phare de mon enfance s’est éteint à jamais.
Début d’une sombre errance.
Une toute petite bouche d’amour fut privée,
Et durant des semaines refusa de parler.
Mise en retrait d'une poupée,
Qui d'un monde très tôt s'est méfiée.
Un abri atomique, gardien de tous tes mots,
Bulle fantasmagorique, fillette t’es fabriquée.
Exit les champs de roses, c’est d’un jardin d’épines que tu t’es entourée.
Perdu dans ma mémoire j’ai encore son odeur,
Séparation brutale d’une bouche et d’un objet.
Relation fusionnelle, un brin irrationnelle.
C'est pour cet abandon, qui me rend si coupable,
Que la femme que je suis, se mute en objet.
Ma bouche par réflexe entame une succion.
Transfert bien terminé, Je me sens apaisée,
Mes lèvres « tête chercheuse se tourne vers votre peau.
Soulagement et délice vous m’offrez votre queue.
Enfin je peux sucer… Puis au bord d’un chemin... objet... serai abandonnée…
« Il reste toujours quelque chose de l’enfance, toujours…. » Marguerite Duras
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