"Comment te sens-tu ma Puppe ?"
"Inquiète, Maître"
Prémonition
Je me sens l'âme slave, triste, ailleurs.
Paradoxe
Désirs, envies en jachère envahis par insidieuse peur. Coeur chamade au bord des lèvres.
Purifier mon esprit, ce corps aussi. Douceur d'un bain Ylang. Juste quelques heures encore, cette écorce t'appartiens.
Etrange réalité. Ambiguïté. Dualité. Plurielle.
Survie. Perversité. Equilibriste.
Sous l'eau s'abandonner. Apaise mes démons.
Silence. Absence.
Petite plume devenir. Ne plus respirer.
Rituel caresse sur peau cannelle. Alliage d'une crème doudou : miel, amande, karité.
Parfum d'enfance.
Infante chaotique. Odeur, saveur : refuge.
Croque deux, trois framboises pour parfaire le tableau.
Sage petite robe noire sur maquillage automne : kaki ocre.
Sandales fleurs noires. Rubans charbon flanelle sur chevilles trébuchantes.
Une brute pâte à modeler.
En errance vers son Maître, serrant sur sa poitrine son attache : son collier.
Escalier vieux parquet, lisse, brillant. Une odeur d'antan.
Sensualité d'une rampe.
Je vous entends, pleurer gémir, marches, à chaque pas.
Besoin d'un verre de rhum.
J'ai l'âme d'une condamnée.
Déclic d'une sonnette qui m'extirpe de mes brumes, me happe dans son antre.
Douceur d'une main sur joue brulante s'appropriant ma bouche, frôle mon intime attache.
Embrasure d'une porte. Female tu es livrée.
Sourire ange sadique. Je vous sens excité. Autour de votre main le bandeau d'une future sacrifiée.
Regard bandé, noirci.
Gifles.
Hommages. Merci.
Esquisse sourire. Poupée réanimée.
Porte condamnée. Regard. Fusion. Intensité. Sens, désirs exacerbés, ma peur aussi.
Aeronyme.
Le jeu peut commencer. Contact un peu barbare d'une main sur chatte, tétons. Violation d'une langue, doigts sur langue percée.
Coercition.
Violence très consentie. Trop souvent désirée.
Rituel d'un shibari. Etapes très progressives. Ma bouche en alternance contente votre queue, que dis-je votre ego.
Irrumation.
A genoux, dénudée, mes yeux toujours bandés, mains entravées dans dos. Je me sens humiliée. A nouveau votre jouet. Propriété privée. Offerte aux bons plaisirs de M.v.S. Bouche béante : entrée de vos délices.
Erotic power exchange.
Mise en danger. Irrationalité. Libération. Désinhibition.
Comme vous prenez votre pied. A chaque lien apposé : ma bouche vous défoncez.
Image de préhistoire. Je rêve !! Sans once de ménagement une impuissante poupée est traînée sur parquet. Vulgaire sac de noeuds. Dans une cache déposée. Fou rire nerveux très passager bloqué par un bâillon : cylindre bambou.
Couperet de mots : "Blackie, je vais t'abandonner"
Sentence d'une porte close. Colère. Vertige. Nausée. Soumise apeurée bascule en apnée.
Trop longues minutes où s'intallent le doute, l'incompréhension, la terreur. Surtout ne pas pleurer. Puppe si fatiguée a l'esprit qui s'affole.
Flash back d'un vieux tiroir qu'elle voulait oublier. Enfante abandonnée si souvent désarticulée, cassée. Petit terrain de jeu pour adultes détraqués. Refouler les souvenirs. Lutter de toutes ses forces contre la mémoire d'un corps.
Je sais garce. Tes membres sont douloureux, agressés par ces cordes. Tu ne sens plus ta main, ton bras, t'as la tête qui explose, ton souffle est saccadé.
Maintenant, Blackie, tu peux comprendre Cannelle. Pourquoi un 24 mars elle a choisi de percuter son mur et sans le moindre regret, à lui, elle t'a livrée.
Est-ce mon imaginaire ? Je crois entendre Cannelle. D'une toute petite voix implorant un Vincent. Le choc fut violent. Sa confiance est en berne. Elle semble tout en panique.
Fillette savoure ton fait divers. Tu ne veux plus lutter ? Petite joueuse. Ton goût irrationnel pour les tragiques amours ? Toujours tes "no limit" ? Petite conne.
Fusionne l'esprit Blackie/Cannelle. Pensée pour Cassandre qui s'est évaporée, plus la force de jouer.
Sanglots.
Gâcher votre journée, me découvrant inerte au sein de votre tanière me plonge dans un grand désarroi. Partir sans vous revoir, sentir ce souffle chaud apaisant. Ne plus goûter votre tabatisée salive, je ne peux l'imaginer.
Abandon d'une lutte face à tête vertige et un corps qui prend froid.
Espère.
Délivrance d'un clé. Pas sur parquet me réanime. Rapidité d'une main qui ôte mon bâillon et illumine ma nuit en tombant mon bandeau.
Echange d'un regard. "Mon d.ieu Vous êtes vraiment cinglé", je n'ai pu retenir. Et en plus vous bandez ? Une fraction de seconde, grande envie de vous tuer.
Première fois. Votre soumise a très peur de son Maître. Paradoxe. Son collier elle souhaite garder.
Petite femelle semble sans défense, toute tremblante en boule contre parquet, ses yeux perdus ailleurs. Etrange sentiment de culpabilité, de honte de n'avoir pu se dépasser, résister, vous satisfaire.
Rampante, vacillante, une servante par petites lapées honore les pieds de son bourreau. Baiser accordé. Réconfort d'une main qui caresse son corps et stoppe ses yeux fontaine. Chaleur. Apaisement.
Electro choc d'une langue sur son intime attache qui scelle l'irréversible.
Toute en reconnaissance, une petite catin retrouve vos faveurs. Contact d'une douce queue qui viole encore une bouche puis explose dans vagin.
Exit le fait divers
Comment puis-je vous avouer qu'à ce moment précis mon corps est en rejet, que derrière ce sourire je maîtrise mes nausées.
Vous avez ressenti cela : Monsieur. J'en suis attristée.
Belle séparation que cette main discrète effleurant tendrement mon dos. Quelques stations plus tard Cannelle s'est effondrée. Reprendre ses esprits. Dans son antre rentrée. Des nuits à ne plus dormir, prostrée. Des jours à trembler, péniblement respirer, ne pas se réchauffer. Des jours remplis de doute quant à mes "no limit", vos désirs, ma servitude.
Qui êtes-vous vraiment, vous que l'on nomme Vincent ?
Jusqu'où me pousserez-vous dans cette domination qui, pour la première fois, a inclus la peur... la mort aussi.
Sujet délicat, écriture à la fois terrifiante et excitante...
Rédigé par : Sabrina | 16 septembre 2008 à 00:58
blackie… Ton écriture devient de plus en plus précise, incisive, une écriture au canif. Admiration… J’ai pensé à Bacon et à ton corps de puppe en souffrance. Aux enfances volées.
Cette séance a eu lieu… J’en ressens encore l’excitation et le remords.
Bondage plutôt serré, privation des sens et toy excitant imposé et un corps privé de toute liberté que je laisse à une solitude que je sais angoissante.
Je sais, l’exercice était limite. Ta réaction fut plus que vive. J’ai encaissé le reproche né de la peur, apaisé tes pleurs, ôté les liens sans toucher à ton collier.
Certes j’aurais pu ( voire du…) te reprocher de t’être affolée et de ne pas t’être laissée aller à savourer cette position entravée et humiliante, mais qui ne te demandait rien d’autre de m’attendre avec confiance.
J’ai préféré attendre et te poser une question sur un ton tranquille et anodin : » j’enlève ton collier ? ». Allais-je te perdre, par ma faute? En réponse, tu as ce mouvement d’effroi, puis une attitude de soumise. Quel plaisir tu m’offres alors ! Puis, d’un mot, ta bouche s’ouvre accueille ma langue puis ma verge.
Bien sûr, il y a une suite à cela. tes doutes, ta peur du dégoût de cette relation et de moi. L’idée de t’enfuir ou te donner à autre maître ou amant. Le besoin d’y voir clair : est ce de la destruction sadique, est-ce une inconscience totale des risques, est-ce une fin que je veux provoquer?
Bon, dans cette suite, tu me proposes un thème de la prochaine rencontre : que j’accepte, gentleman (!)… Tu veux pousser les limites. Nous pourrions aller dans le glauque et l’odieuse, la sauvage brutalité…
Mais cela n’a pas été !
Ok… tu sais que je peux être cruel, glacial, sadique. Bien sûr, mise en danger, le trop évoqué ou approché, voire dépassé.
Mais le SM n’est pas un viol, ni une destruction. Ta soumission n’est pas d’être étouffée, cassée, désexuée.
Ma soumise ne peut qu’être ouverte, humide, excitée, plaisante, jouissive et sublime Crystal…
Ah, au fait, sais-tu que, depuis, tu as perdu « ton manque de sérieux ». Tu jouais parfois plus à la soumise que tu ne l’étais. Parfois, des sourires ou des haussements de sourcils ponctuaient ta docilité… Mais je crois que tu es devenu sérieusement slave…
Rédigé par : Maitre Sheer | 18 septembre 2008 à 19:53
Des images comme des calques, qui s'empilent, s'enchaînent et laisse voir un peu, un peu plus d'âme.
Rédigé par : Maître Décadent | 12 novembre 2008 à 08:46